- Écrit par : marc hubaut
Ce samedi 7 septembre 2024, les membres de la Confédération paysanne sarthoise sont allés à la rencontre des habitants de Montbizot à 16 heures devant la mairie afin de défendre leur point de vue sur la méthanisation dont il estime que c’est « un piège pour les paysans et un mirage énergétique pour les territoires ».
Raison pour laquelle la Confédération paysanne demande un moratoire sur les projets de méthanisation, alors que celui de Montbizot a été inauguré ce vendredi.
Pour la Confédération paysanne, « les avantages de la méthanisation sont loin d’être avérés, mais les dérives sont déjà bien présentes : détournement de l’usage alimentaire des terres, accaparement des subventions publiques, renchérissement du foncier et spéculation foncière, pollutions, investissements importants sur les fermes qui risquent de figer les systèmes, concurrence entre cultures alimentaires et énergétiques, gestion des digestats avec risques accidentels sanitaires et environnementaux, notamment au cours des phases d’exploitation et de maintenance, épuisement de la matière organique des sols », etc.
« Trop de végétaux qui ne sont pas des déchets »
Pour la Confédération paysanne, « il n’est pas évident que les bilans énergétique et carboné de cette unité soient positifs », et le syndicat note que « trop de végétaux qui ne sont pas des déchets alimentent les méthaniseurs, au détriment de la souveraineté alimentaire et de la solidarité entre paysans ».
La Confédération paysanne ne s’oppose pas « aux agriculteurs porteurs de ces projets mais dénonce un système qui les exploite ».
Selon elle, la méthanisation « doit participer prioritairement à un objectif d’autonomie énergétique de la ferme et doit s’inscrire dans une démarche globale d’économies d’énergie ».
En outre, « les fonds publics destinés à soutenir l’agriculture ne doivent pas être utilisés pour subventionner des installations de méthanisation ».
- Écrit par : CNVMch / CSNM
L’industrie du biométhane se base sur l’existence d’un variant du CO2 qui n’existe pas dans la nature !
Un CO2 mutant qui fausse tous les calculs. Ses créateurs l’appellent le CO2 biogénique car il est différent du CO2 issu des énergies fossiles. Son principal avantage : ne pas polluer. Et il ne polluerait pas parce qu’il prend sa source dans la photosynthèse !
Une molécule peut-elle muter comme un virus ? C’est la question qui vient tout de suite à l’esprit : y a-t-il un bon et un mauvais CO2 , comme il y a un bon et un mauvais cholestérol ? Cette théorie de la mutation moléculaire, où le carbone serait transmuté par la sève des plantes en CO2 biogénique, s’apparenterait à celle sur la mémoire de l’eau !
Autrement dit, le carbone et l’oxygène de ce gaz ont-ils gardé une « mémoire » de leur contact avec la sève des plantes ?
Non, la communauté scientifique est unanime sur ce point, sauf l’Inrae !
En effet, son étude publiée le 24 novembre 2021 se fonde sur cette théorie de la mémoire moléculaire. Page 33 : « Le CO2 biogénique bénéficiant d’une neutralité d’impact au regard du changement climatique… » Les auteurs valident que ce CO2 est différent. Il est neutre.
Et ils réaffirment sa différence à la page 106 : « Puisqu’il sera réémis sous forme de CO2 biogénique… » Cette étude de 2009, republiée en 2020 par l’Inrae, confirme cette différence : « Son bilan (du CO2 biogénique) vis-à-vis de l’effet de serre est nul : tout gaz émis est tout de suite réabsorbé ou provient de la même quantité de gaz qui vient d’être séquestrée. » Ou bien cette phrase relevée sur un site des pouvoirs publics : « Si la même quantité de carbone (biogénique) stockée par le matériau est réémise en fin de vie, le bénéfice est actuellement nul. »
Et, de fil en aiguille, on peut lire sur certains sites : « Les émissions de CO2 biogénique, neutre en carbone, peuvent être déductibles de l’inventaire des gaz à effet de serre. »
Bienvenue dans un monde où l’imaginaire fait science. Et il fait science, car cette théorie dit aussi que ce CO2 extraordinaire changerait de « dimension » en sortant du cycle naturel du carbone ! Alors, ils ont inventé un nouveau cycle du carbone, un cycle imaginaire, un cycle court : court pour local, court pour vertueux.
Tout ça serait finalement risible si le développement de la méthanisation en France ne s’appuyait pas exclusivement sur cette théorie alchimique qui biaise tous les calculs sur notre neutralité carbone ; des calculs faussés en dépit de ce rappel clair et net de l’Ademe :
« Quelle que soit son origine, biogénique ou fossile, une molécule de CO2 agit de la même façon sur l’effet de serre. »
Quelle que soit son origine, si on émet 10 molécules de CO2 , seulement 3 reviendront à l’échelle humaine dans la photosynthèse.
Aussi, plus on méthanise, plus on émet de CO2 , plus on augmente la concentration en CO2 de l’atmosphère, plus on bouleverse le climat.
Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, on ne peut pas sortir de cette équation : pour diminuer nos émissions, il faut émettre moins, pas produire plus.
Il n’y a pas deux cycles du carbone, mais un seul. En attendant, cette fausse information scientifique, validée « scientifiquement », entrave toutes les décisions politiques pour diminuer nos émissions de CO2 et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Liste des signataires
Gérard FONTY. Directeur de recherche honoraire au CNRS et président du GREFFE : Groupe scientifique de réflexion et d’information pour un développement durable.
Bernard RAVEAU. Académicien des Sciences, Professeur des Universités. Université de Caen Normandie.
Jean-Pierre JOUANY. Ingénieur chimiste, directeur de recherche honoraire à l’INRAE et vice-président du GREFFE.
Claude et Lydia BOURGUIGNON. Ingénieurs agronome.
LAMS.Emmanuel BOURGUIGNON. Ingénieur agronome. LAMS.
Pierre AUROUSSEAU. Professeur des Universités (agronomie). INRA Rennes, Agrocampus Ouest.
Raphaël SERREAU. Directeur de recherches. Université Paris-Saclay.
Jean-Noël SALOMON. Professeur des Universités. Université de Bordeaux. Retraité.
Pierre COURTOIS. Ingénieur-Physicien. Institut Laue-Langevin.
Sébastien ALMAGRO. Maître de Conférences (biochimie, biologie cellulaire). Université de Reims.
Michel BAKALOWICZ. Directeur de Recherches (hydrogéologie). CNRS, retraité.
Jean-Louis LASERRE. Ingénieur Chercheur (électronique, systèmes rayonnants). CEA, retraité.
Liliane REVEILLAC. Médecin Hospitalier (radiologie). Hôpital de Cahors.
Hugues MURRAY. Professeur Emérite des Universités (physique). Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Caen Normandie
Jérôme VIERS. Professeur des Universités (Géochimie des Eaux et des Sols). Observatoire Midi-Pyrénées.
André TARISSE. Docteur Ingénieur (hydrogéologie). DDAF du Lot, retraité.
Magali MORALES. Maître de Conférences (physique). Université de Caen Normandie.
Michel LORBLANCHET. Directeur de Recherches (préhistoire). CNRS, retraité.
Jean-Pierre LE LAN. Professeur des Universités (électronique) Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers, Angers, retraité.
Mathieu LANGLAIS. Chargé de Recherches (préhistoire). CNRS, Laboratoire PACEA,Université de Bordeaux.
Jean-François HAMET. Professeur des Universités (chimie) Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Caen Normandie.
Daniel FRUCHART. Directeur de Recherches Emérite (Physique chimie). CNRS.
Pierre-Yves DEMARS. Chargé de Recherches (préhistoire). CNRS, retraité.
Eric CHORLAY. Docteur en Médecine. Faculté de Lille.Jean-Guy ASTRUC. Docteur-Ingénieur (géologie) BRGM, retraité.
- Écrit par : marc hubaut
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par Gérard Fonty
directeur de recherche émérite au CNRS
Président de l'association GREFFE (Groupe scientifique de réflexion et d'information pour un développement durable), à Clermont-Ferrand.
- Écrit par : RI Réseau International
Engie investit aussi dans des usines de biogaz.
La société prévoit des investissements de 3 milliards d’euros sur le reste de la décennie, pour la mise en place de 10 TWh de production.
Or, comme les batteries, le «tout électrique» et les renouvelables, les projets dépendent d’aides et de rachats au-dessus des prix de marché.
En effet, le coût de production du biogaz dépasse de loin le coût du gaz naturel.
Sans normes, quotas ou prix garantis, le biogaz n’a aucune chance face à la concurrence.
Le graphique ci-dessous de l’Agence internationale de l’énergie montre la situation ; il donne la quantité de production de biométhane (forme concentrée du biogaz) des projets en vue, selon le coût au MBtu ( 1 MBtu = 293,3 Kwh ).
Comme vous le voyez, une minorité de projets en vue (avec le moins de coûts d’installation et de chauffage) arrive à un coût du biogaz entre 0 et 5 dollars le MBtu.
Le reste des projets en vue produit du biogaz à plus de 5 dollars le MBtu.
Or, le coût du gaz naturel arrive, à l’indice américain, à moins de 2 dollars le MBtu.
En somme, les projets de biogaz à plus de 5 dollars par MBtu, soit 97% des projets en vue, dépassent largement le coût de production du gaz naturel…
En bref, sans les subventions et garanties de rachat (via l’imposition de quotas aux acheteurs de gaz naturel), l’industrie du biogaz n’a pas de chances de succès.
C’est donc assez logique que le groupe Engie désire ardemment un renforcement des mesures de soutien aux renouvelables, et aux projets comme le biogaz.
Ils publient, en partenariat avec l’Institut Jean Jaurès, une liste de propositions pour l’Union européenne, avant les élections du parlement européen.
La directrice du groupe, Catherine MacGregor, écrit en introduction :
«En complément des investissements nécessaires au développement massif des énergies renouvelables électriques et gazières, plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissement devront être mobilisés chaque année pour le déploiement des réseaux électriques et les solutions de flexibilité essentiels au système décarboné».
Après une montagne d’investissements sur des gâchis – comme les renouvelables, installations de batteries, et le biogaz – les sociétés veulent des garanties de rentabilité. Cela tombe bien : en plus des dépenses des gouvernements, l’Union européenne a un budget de 600 milliards – via des subventions et prêts – pour la lutte contre les émissions de carbone, sur la période à 2027.
Des entreprises comme Engie ou Renault, en quête de rentes et de garanties, veulent encore plus de soutiens aux projets sans rentabilité… C’est véritablement une source de gâchis et de déficits à l’avenir.
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