- Écrit par : marc hubaut
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par Gérard Fonty
directeur de recherche émérite au CNRS
Président de l'association GREFFE (Groupe scientifique de réflexion et d'information pour un développement durable), à Clermont-Ferrand.
- Écrit par : RI Réseau International
Engie investit aussi dans des usines de biogaz.
La société prévoit des investissements de 3 milliards d’euros sur le reste de la décennie, pour la mise en place de 10 TWh de production.
Or, comme les batteries, le «tout électrique» et les renouvelables, les projets dépendent d’aides et de rachats au-dessus des prix de marché.
En effet, le coût de production du biogaz dépasse de loin le coût du gaz naturel.
Sans normes, quotas ou prix garantis, le biogaz n’a aucune chance face à la concurrence.
Le graphique ci-dessous de l’Agence internationale de l’énergie montre la situation ; il donne la quantité de production de biométhane (forme concentrée du biogaz) des projets en vue, selon le coût au MBtu ( 1 MBtu = 293,3 Kwh ).
Comme vous le voyez, une minorité de projets en vue (avec le moins de coûts d’installation et de chauffage) arrive à un coût du biogaz entre 0 et 5 dollars le MBtu.
Le reste des projets en vue produit du biogaz à plus de 5 dollars le MBtu.
Or, le coût du gaz naturel arrive, à l’indice américain, à moins de 2 dollars le MBtu.
En somme, les projets de biogaz à plus de 5 dollars par MBtu, soit 97% des projets en vue, dépassent largement le coût de production du gaz naturel…
En bref, sans les subventions et garanties de rachat (via l’imposition de quotas aux acheteurs de gaz naturel), l’industrie du biogaz n’a pas de chances de succès.
C’est donc assez logique que le groupe Engie désire ardemment un renforcement des mesures de soutien aux renouvelables, et aux projets comme le biogaz.
Ils publient, en partenariat avec l’Institut Jean Jaurès, une liste de propositions pour l’Union européenne, avant les élections du parlement européen.
La directrice du groupe, Catherine MacGregor, écrit en introduction :
«En complément des investissements nécessaires au développement massif des énergies renouvelables électriques et gazières, plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissement devront être mobilisés chaque année pour le déploiement des réseaux électriques et les solutions de flexibilité essentiels au système décarboné».
Après une montagne d’investissements sur des gâchis – comme les renouvelables, installations de batteries, et le biogaz – les sociétés veulent des garanties de rentabilité. Cela tombe bien : en plus des dépenses des gouvernements, l’Union européenne a un budget de 600 milliards – via des subventions et prêts – pour la lutte contre les émissions de carbone, sur la période à 2027.
Des entreprises comme Engie ou Renault, en quête de rentes et de garanties, veulent encore plus de soutiens aux projets sans rentabilité… C’est véritablement une source de gâchis et de déficits à l’avenir.
article complet toutes sources d'énergie
- Écrit par : marc hubaut
Intervention lors du Webinaire sur la méthanisation du 27 nov 2023
par Régine Ferron agronome spécialisation économie
- Écrit par : ARTE
Le constat est inquiétant : certaines des solutions préconisées pour produire de l'énergie 'propre' ont l'effet inverse.
C'est ainsi que les biocarburants contribuent en fait à l'augmentation des émissions de CO2.
Un documentaire diffusé le 14 mai 2013 par la chaine ARTE
les informations ci-dessous datent de 2013 depuis on continue à foncer dans le mur
D’ici à 2050, les fournisseurs d’électricité devront produire de l'énergie sans émettre de dioxyde de carbone (CO2). L’éolien et le solaire font naître des espoirs, alors qu'ils ne couvrent que 1 % de l’approvisionnement en énergie en Europe. En revanche, l'industrie du biogaz se développe.
Seul souci : "pour alimenter cette filière, il faut de la biomasse, matière organique, qui, après transformation, produira de l'énergie". À l'origine, celle-ci devait provenir des déchets agricoles. Mais, au final, les exploitants préfèrent cultiver du maïs, et utilisent pour cela… du fioul. L'essence consommée par les 7.500 centrales de biogaz allemandes par exemple génère 2,5 millions de tonnes de CO2 par an, des données qui n'entrent pas en compte dans le bilan carbone de l'Union européenne.
Cette céréale sert aussi de base aux biocarburants. En Europe, l’extension de sa production se fait au détriment des parcelles en fourrage ou des tourbières qui constituent d’importantes réserves de CO2. Au Brésil, elle provoque la destruction de pans entiers de la forêt amazonienne, libérant au passage des tonnes de gaz à effets de serre. En Europe, les centrales thermiques sont censées remplacer le charbon par du bois, mais les résultats ne sont guère probants. Partout, des multinationales régissent le marché de l’énergie.
Ce documentaire donne la parole à des syndicalistes paysans, des experts, des commissaires européens et des militants écologistes pour mieux décrypter certaines collusions d’intérêt entre politiques et industriels.
- Écrit par : CNVMch / CSNM
En 1776, lors d'une promenade, Alessandro Volta, Physicien-Chimiste, observa que du gaz se libérait d'un marais.
Il étudia ce phénomène, fit des expériences et mit en évidence que le "gaz des marais" était inflammable.
En 1787, Antoine Lavoisier, Chimiste, lui donna le nom de "gas hidrogenium carbonatrum".
Le terme de "méthane" fut proposé en 1865 et ratifié en 1892 lors d'un congrès international de nomenclature chimique.
Le gaz des marais contient une forte proportion de méthane provenant de la décomposition des déchets organiques végétaux des marécages.
La présence de ce gaz fut mise en évidence dans d'autres milieux, dont le fumier, et l'on attribua son origine à l'activité microbienne se développant dans des milieux anaérobies.
Destinée à l'éclairage des rues de la ville, la première installation produisant du méthane voit le jour à Exeter en Grande-Bretagne au début du 20ème siècle.
La production de méthane par l'agriculture ancestrale, les marais et, entre autres, par la décomposition dans les forêts, maintenait l'équilibre nécessaire à une atmosphère filtrant suffisamment les rayons du soleil (indispensable pour éviter la glaciation).
C’est cet équilibre, actuellement appelé "neutralité carbone" qu'il faut retrouver. Il ne s’agit pas d’émettre seulement zéro CO2, mais d’en produire juste ce qu'il faut pour que le réchauffement climatique ne devienne pas irréversible.
L’élevage ne date pas d'hier et la production de méthane par les fumiers et des lisiers mis au champ (aérobie) est relativement faible.
La méthanisation est un procédé artificiel qui, de par la digestion anaérobie (sans oxygène) de matières organiques, optimise la production de méthane. Mais elle nécessite de chauffer les cuves des digesteurs.
La méthanisation et donc les déchets issus de la biomasse, qu'il viennent de l'agriculture, des ménages, des collectivités ou des entreprises fait l'objet de beaucoup d'efforts des communicants. Le gaz produit est appelé frauduleusement "biogaz" ou "gaz vert" car il n'a rien de bio ni d'écologique. Il peut être transformé en chaleur, en électricité, être injecté dans le réseau de gaz naturel après épuration ou utilisé en carburant pour véhicules.
Pour y voir plus clair, quelques élément à retenir :
- Le gaz "fossile" EST "naturel", il a été fabriqué par la nature, par des microorganismes, des archées (1), pendant des millénaires. Avant la méthanisation, il était qualifié de "naturel" par GDF. Le gaz fossile EST naturel, alors que le biogaz ne l'est pas puisqu'il nécessite des machineries.
- Quand on produit du méthane pour l'injection, on commence par produire du "biogaz", qui contient 40 à 55 % de CO2, lequel est rejeté directement dans l'atmosphère.
- Ce méthane, du "bio-CH4", est distribué par GRTGaz et GRDF via leurs réseaux (entraînant des fuites) puis, brûlé (pour le chauffage, etc.), il génère un second rejet dans l'atmosphère car la combustion finale du méthane c’est : CH4 + 2O2 → CO2 + 2H2O. C'est donc une énergie carbonée.
- La chimie est têtue, le CH4 en combustion produit du CO2 et de la vapeur d'eau qui est aussi un GES (gaz à effet de serre) mais qui disparait très vite. Il n'y a aucune différence entre du CH4 issu du gaz fossile (le gaz naturel) et du CH4 issu de la méthanisation, fut-il qualifié de "biométhane", ce qui est une escroquerie intellectuelle. Le gaz distribué c'est à 97% du méthane (naturel fossile ou de méthanisation), c'est à dire du CH4 que l'on brûle.
- Le CH4 est également un GES de 28 à 80 fois plus nocif pour le climat que le CO2 s’il est envoyé tel quel dans l'atmosphère (d’où des inquiétudes si il y a des fuites même légères !).
- Il faut différencier le "biogaz" et le "biométhane".
- Le biogaz est celui qui sort du digesteur, il contient CH4 (60% max.), CO2 (40% typique) et le reste comme NH3, N2, H2S ... On peut brûler le biogaz dans un cogénérateur pour faire de l'électricité et récupérer la chaleur du cogénérateur pour chauffer ce qu'il y a à chauffer. Mais le rendement est médiocre, typique 40%. Si l’on injecte l'électricité sur le réseau EDF c'est encore pire à cause des pertes en ligne. Donc tout devrait être utilisé en circuit court uniquement.
- Le biométhane c’est du biogaz épuré à au moins 95% pour pouvoir être injecté dans le réseau de gaz national ou régional. C'est une étape qui a nécessité l'épuration (induisant un coût financier et énergétique), la compression (le réseau est sous pression) puis l'injection. Le rendement est donc lui aussi médiocre. Si le réseau fuit (GRDF annonce jusqu'à 1%) cette fois on émet du CH4. C'est une horreur climatique.
- A la fin du process, il reste des résidus appelés digestats utilisés comme fertilisants.
Deux types de déchets sont méthanisables.
Les effluents liquides :
- les effluents agro-alimentaires,
- les effluents d'élevage (lisiers),
- les eaux résiduaires, urbaines ou industrielles,
- les boues d'épuration.
Les déchets solides organiques :
- les déchets agricoles : substrats végétaux solides, déjections animales,
- les déchets collectifs : déchets alimentaires, textiles, déchets verts, emballages, etc....,
- les déchets industriels : déchets de transformation des industries animales et végétales.
(1) Les archées sont des micro-organismes unicellulaires procaryotes (il n'y a pas de noyau dans la cellule). Leur taille varie entre 0,1 et 15 microns et elles vivent dans à peu près tous les milieux. On trouve des archées dans des milieux extrêmes (anaérobies, à forte salinité, très chauds ou à grande profondeur).